La chaleur infernale du fourneau faisait transpirer Eco à grosses gouttes. Surveillant sa fournée d’un oeil distrait elle repensait a la semaine qui venait de s'écoulée.
Après une journée passée a arpenter la cité d'Astrub elle avait tellement faim qu'elle se résolut a fouiller dans les poubelles. Elle y trouva quelques épluchures de pomme de terre, des morceaux de cadavre de bestioles qu'elle ne parvenait pas toujours a identifier et des tout un tas d'autres choses a l'air peu ragoûtant. Surmontant sa répulsion elle mis un morceau de viandes avariée dans sa bouche et l'avala très vite en fermant les yeux.
<<Merde mais qu'est ce que tu fait!!! T'es dégueulasse de bouffer ça! C'est la première fois que je vois quelqu’un engloutir un estomac de bouftou a moitié pourri .....>>
Rouge de honte de s'être fait surprendre elle se retourna vers son interlocuteur, l'oeil mauvais.
<< Tu crois que j'ai mangé cette chose horrible par curiosité gastronomique ? Donne moi quelque chose de sain a manger ou bien fout moi la paix et vas trouver d'autres affamés a tourmenter! >>
Interloqué par tant d'agressivité chez une si jeune fille, le Cra ne sut pas trop quoi dire. Il continua de la dévisager jusque à ce que le regard noir de la sadidette lui fit regarder ailleurs.
<< Tiens >> lui dit-il finalement d'une voix gênée en sortant un pain de son sac.
La vue de ce pain encore chaud et fumant eu instantanément raison de sa colère. Elle se jeta dessus comme une sauvage, le déchirant avec ses dents en émettant des petits grognements de satisfaction.
Une fois repue elle releva la tête, un peu honteuse. Mais son bienfaiteur avait déjà disparu dans la foule.
Elle tourna les talons et se mit à cheminer d’un pas lent en cherchant en vain un moyen de subvenir à ses besoins financiers. Peu a peu elle sortie de la ville sans s’en rendre compte. Lorsqu’elle sortie regarda autour d’elle elle se rendis compte qu’elle se trouvait au bord d’un champs de blé. Plusieurs personnes étaient en train de faucher les céréales en discutant joyeusement. N’ayant rien de mieux a faire elle s’approcha du groupe de travailleur. En les écoutants elle compris que ces derniers fauchait jusque a ce que leurs sac soit remplis puis ils allaient au moulin le plus proche pour moudre les grain en farine. La farine était ensuite mise en vente en ville , des fois les boulangers venaient se fournir directement au moulin. Faucher était un travail rude qui prenait du temps mais certain paysans, les plus talentueux, fauchaient si vite qu’ils avaient le temps de faire leur farine ET de la transformer en pains qu’ils vendaient ensuite au prix fort.
Saisissant immédiatement l’importance des profits qu’une telle entreprise pourrait générer Ecoloufe demanda a l’un des paysans auprès de qui elle pouvait apprendre ce métier. Celui-ci lui répondis que le propriétaire du moulin était un ancien agriculteur qui transmettais volontiers son grand savoir si elle se présentait a lui avec une faux, outil indispensable a cette profession.
La tête pleine de rêves sonnants et trébuchants elle couru au moulin, sa fatigue envolée. Le propriétaire la reçu aimablement, lui proposant même de lui échanger une faux contre ses maigres possessions. Sous sa tutelle, elle apprit à supporter le soleil brûlant sans ralentir son rythme de travail, à égrainer sa récolte sans perdre la moitié des épis a chaque fois. Elle vendait la moitié de sa production à des boulangers et mettait le reste à la banque, dans l’espoir de cuire un jour son propre pain avec. Ardue a la tâche et dormant très peu, elle passait ses journées dans les champs et ces nuits au moulins, perdant vite la notion du temps. A cette allure elle devint rapidement plus expérimentée que la majorité des travailleurs champêtres.
Et la veille elle avait enfin pu apprendre le métier de boulangere. Sa première fournée avait été une catastrophe : elle avait mal dosée l'eau et la farine dans sa pâte. La seconde rejoignit la première dans la poubelle , carbonisée. Il lui restait juste assez de farine pour faire une troisième fournée. Elle n'avait pas le droit a l'erreure pour celle ci car il était l'heure de retourner dans les champs. Elle retira délicatement du four la dizaine de pain restant. Ils avaient belle apparence. Elle en prit un en se brulant : il était rond et charnu avec une épaisse croute brune. Elle en découpa délicatement une tranche fumante et la porta a sa bouche.
Ce pain la était le sien.