Moyocoya
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 Où Pluie rîme avec Sourires

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Belomen

Belomen


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Localisation : Otomaï, Île du Minotoror
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Date d'inscription : 02/03/2008

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MessageSujet: Où Pluie rîme avec Sourires   Où Pluie rîme avec Sourires EmptyDim 10 Aoû 2008 - 0:55

Un léger tintabulum, semblable aux pierres glissant dans l’eau vive d’un torrent de montagne, rythmait lentement cette fin de matinée, faisant tinter sur le toit de bois clair chaque goutte de pluie comme autant de notes claires et limpides. Les yeux de l’ecaflip s’étaient perdus dans la contemplation de ce déluge miniature, ses pensées bercées par le rythme de l’eau tombant des cieux. Sur le sol devant la modeste habitation l’averse creusait, doucement, de petits sillons, lits de rivières miniatures dans lesquels se débattaient quelques insectes, tentant sans doute de sauver de la furie des éléments quelque garde-manger caché. En vain il est vrai mais leurs efforts n’étaient pas sans rappeler à Belomen son propre trajet, sa propre histoire, ses propres efforts. Il eut un sourire, ce temps était lointain désormais, derrière lui, révolu.

Pour sur, le temps avait coulé sous les ponts, emportant lentement mais surement les restes déchus de ces anciens tourments. Plus que jamais, alors que les jours s’égrenaient, il parvenait, très clairement, de plus en plus clairement, à tendre la main jusqu’à saisir clairement les contours du bonheur. Trouver des raisons à cela était simple, si simple même maintenant que sa mémoire n’était qu’une. Le puzzle de sa vie, cette mosaïque qui avait été si souvent éparse, dispersée par un destin contraire, était, depuis longtemps déjà désormais, redevenue une. Certes… servant d’Ecaflip il avait le jeu dans la peau… mais bien habile est le joueur capable de deviner la suite à donner à la partie sans avoir pu avoir toutes ses cartes en main, sans même avoir vu sa main à dire vrai.

Il les avait toutes désormais, et, les posant une à une dans la table de son esprit, avait-il tracé, par lui-même, les contours de cette existence nouvelle dont il jouissait aujourd’hui. Les quatre reines tout d’abord, figures omniprésentes de son passé, de son présent… et, pour certaines, de son futur. Il écarta les reines de Pique et de Trèfle, Odhana et Lyta, dont il n’avait plus guère de nouvelles et qui, véritablement, représentaient son passé. Elles étaient aujourd’hui sans importance même s’il conservait pour elles un certain attachement, et il prit en main la reine de Carreau, sa sœur Elyanha, perdue à jamais dans les limbes du passé. Un léger soupir au creux de ses pensées… et sa main se pencha vers la quatrième carte, accompagnée par un sourire sincère. Khaalya… sa reine de Cœur.

Qui pouvait véritablement retracer fidèlement l’évolution formidable de la relation qui l’unissait à la jeune femme ? Lui ne s’y perdait pas, ayant en son cœur parcouru de multiples fois le tortueux chemin l’ayant mené à son bonheur actuel. Il semblerait qu’à chaque existence se rattache un fil conducteur, véritable cadeau d’Ariane, auquel l’homme confie la conduite de son existence, aveugle perdu dans la tourmente des événements et doutes. Belomen, lui, avait depuis quelques temps déjà trouvé le sien. Pilier immuable de son existence, malgré les mois et les années, malgré les déceptions, les trahisons et les doutes… immuable dans son amitié, soutien inébranlable dans les moments de détresse, et finalement étincelle embrasant d’un feu de joie le reste de sa vie… tels avaient été, successifs et précieux, les rôles que l’ecaflipette avait pris dans son existence.

Après tout le destin est ainsi fait… qui du hasard nous fait percevoir une face seulement, pile restant cachée à jamais. Ou presque. Il faut de grands chamboulements pour parfois ouvrir les yeux, pour parfois comprendre que c’est justement sur l’autre face, discrète, que l’on trouve sa vérité… ou son bonheur. Bien des choses avaient du être combattues, bien des choses avaient du être déviées, et finalement, à leurs deux mains, ils avaient tracé eux même les lignes infinis les menant au bonheur. Oui, il l’aimait et cette seule certitude suffisait à remplir son existence d’un bonheur total. Quelque part c’était par elle, grâce à elle, qu’il était véritablement devenu lui-même. C’était au fond de ses yeux, dans son propre reflet, qu’il avait pris la pleine consistance de ce qu’il était et… de ce qu’il pouvait devenir. Elle lui avait donné le courage de rejoindre ses rêves, de rejoindre cet univers affleurant son esprit où tous les actes sont possibles, le guidant de sa main, de ses sourires, en un endroit où le bonheur n’était plus un mystère.

Et pourtant… pourtant… elle aussi avait souffert. Sa vie n’avait pas seulement balayée par les rayons du soleil. La trahison d’Ergodyne, la dissolution de la caravane… seule elle s’était reconstruite, seule elle était parvenue à retrouver le sourire, seule… elle était parvenue à le rendre tant de fois à ses amis proches. Barricadée derrière sa bravoure, derrière ce courage offrant une armure si pratique à ses sentiments. Forte et courageuse oui… mais bien plus encore dans son existence que lors de ces multiples combats qu’elle avait pu mener. Il en fallait pour écarter tant de nuages. Il en fallait pour rester elle-même malgré tout et contre tout et tous. C’était ce caractère aussi, qui la rendait si appréciée par ses amis… et par lui-même. L’amour est un sentiment étrange, difficilement explicable souvent, mais, amoureux éternel, l’ecaflip ne manquait pas de raisons de voir ses sentiments se renforcer, bien au contraire. Voila pourquoi son bonheur était si complet, si radieux, croissant un peu plus à chaque instant que cette existence lui accordait d’être aux côtés sa dame de cœur.

Il releva la tête, surpris d’être ébloui soudain, et du lever sa main en visière. Un sourire vint naître sur les lèvres de Belomen tandis qu’il se relevait. Une fourmi était en train de grimper sur son bras, il souffla dessus, amusé puis s’étira doucement, prêt à reprendre sa route.


- … la pluie s’est arrêtée…

Et à sa suite vient toujours le soleil.
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